(...) Je me suis souvenue de quelque chose que le Pape a dit aux Claretains le mois dernier, en novembre. Il a utilisé trois mots qui me semblent être comme la base de ces journées de retraite. Il a dit : "N'ayez pas peur et cultivez de plus en plus le style de Dieu ". Et quel est le style de Dieu ? Il est simple : proximité, compassion et tendresse". Proximité, compassion et tendresse. La proximité, qui est compassion et tendresse. (...) à la fin, il a dit : "Continuez à aider les hommes et femmes consacrés". - je dirais : continuons à aider beaucoup de focolarini, focolarine et toute l'Œuvre - pour être une sorte d'Évangile déployé à travers les siècles.
(...) Il est beau que le Pape ait dit que c'est le style de Dieu. Et cela peut être aussi notre style de vie de tous les jours. En y réfléchissant, je me disais hier soir : mais ces mots s'intègrent très bien dans notre charisme, c'est ce que Chiara nous a toujours invitées à vivre, si nous vivons vraiment l'amour réciproque. En vivant l'amour réciproque, nous pouvons être proches de l'autre, compatissants et tendres, car la tendresse fait partie de l'amour. (...) Exercices spirituels des focolarini et des focolarines de la Zone Moyen-Orient - Margaret Karram
15.12.2022
En fait, le pape a repris plusieurs fois ces mots. je cite ici, tout récent, le discours aux prêtres du diocèse de Marseille le 22 septembre 2023 :
"N’oublions pas que le style de Dieu est celui de la proximité, de la compassion et de la tendresse… [Nous sommes tenus] de faire nôtre la bienveillance, patiente et encourageante, du Bon Pasteur qui ne fait pas de
remontrances à la brebis perdue, mais la charge sur ses épaules et fête son retour à la bergerie.
Il me plait de penser que le Seigneur ne sait pas faire ce geste [dit-il en faisant un geste de jugement, NDLR]. Il sait faire cela [dit-il en faisant signe de relever quelqu’un, NDLR]. ... Proximité, compassion, tendresse. Allez, n’oubliez pas !
Et encore Margaret :
Une autre chose que j'ai réalisée et qui m'aide à vivre ces relations trinitaires dans le focolare et au Centre est d'être moi-même, de ne pas avoir peur d'être comme je suis. Dans le sens où je n'ai pas besoin de penser que je dois être la présidente du mouvement des Focolari, mais d'être Margaret, avec ma culture, avec ma façon d'être, avec ma façon de m'exprimer, avec mon caractère, avec les choses que j'aime faire et que je ne voudrais pas changer. Cela m'aide aussi à entrer en relation avec les autres, parce que je me sens libre.
C'est ce que je souhaite aussi à nous tous, dans les focolare, que nous puissions tous être nous-mêmes, ne pas avoir peur d'être nous-mêmes. Car c’est ce que j'ai expérimenté, c'est que si je ne suis pas moi moi-même, je me mets des murs, je m'enchaîne à quelque chose que je ne suis pas, alors que je veux être libre d'aimer et d'être aimé. Cela me donne vraiment beaucoup de joie.
Exercices spirituels Focolarine et Focolarini - Margaret Karram 10.12.2022
Nous avons lu ces textes pendant la journée de retraite de mon focolare, dimanche dernier (1er octobre). Et dans les textes de la Messe, c'était une belle surprise de retrouver la tendresse et la compassion dans la lettre aux Philippiens de saint Paul :
"Frères, s’il est vrai que, dans le Christ, on se réconforte les uns les autres, si l’on s’encourage avec amour, si l’on est en communion dans l’Esprit, si l’on a de la tendresse et de la compassion, alors, pour que ma joie soit complète, ayez les mêmes dispositions, le même amour, les mêmes sentiments ; recherchez l’unité.
Ne soyez jamais intrigants ni vaniteux, mais ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes.
Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de ses propres intérêts ; pensez aussi à ceux des autres.
Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus : ayant la condition de Dieu, il ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu.
Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes."
(Ph 2,1...)
Certes, au focolare nous sommes rassemblés avec des d'attentes, des objectifs, des règles. Nous vivons une mission, nous répondons à un appel de Dieu. Nous conduisons un chemin vers la sainteté toujours désirée et jamais atteinte. Et pourtant...
Même Jésus ne retint pas jalousement le rang qui lui revenait.
Comme dans une famille la tendresse est certainement le sentiment qui gagne le jeune couple, et la compassion celui qui accompagne souvent les aînés au bout des forces, à la fin de leur vie.
Tendresse et compassion : pour encadrer et soutenir et excuser et réconforter chacun dans les différentes phases de notre vie.
Tendresse et compassion face au pire et au meilleur de chacun, tel qu'il est.
Tendresse et compassion, pour que chacun n'ai pas peur et, en toute circonstance, se sente libre d'être soi même.
Parfois parler d'unité semble évoquer encore privation, sacrifice, perte d'identité... gare à nous : il y a vraie et fausse unité. Encore Margaret le dit bien :
Ces derniers temps, j’ai souvent entendu : l'unité du focolare ne me comble pas, ma vie n'a pas de sens. J'ai pensé : mais Chiara n'a pas dit cela. Chiara a dit " si l'on vit la vraie unité" et j'ai été frappée par ce mot que Chiara a dit : vraie unité.
Parce que je me suis dit : si elle dit vraie unité, peut-être qu'il y a aussi une fausse unité. Et elle dit : l'unité véritable vous permet de vous réaliser. Et Chiara poursuit, et il y a là, la réponse : "Et comment réalise-t-on l'unité ? Avec l'amour. Plus vous donnez, plus vous vous réalisez, plus vous êtes vous-même.
(Exercices spirituels Focolarine et Focolarini - Discours final de Margaret Karram 11.12.2022)
Et cela demande l'effort de toute l’ascèse nécessaire que Chiara nous a si bien appris (se faire un, écouter jusqu'au bout...), avec un esprit libre et conscient.